Après une nuit, on s'enfile encore 2h de bus pour enfin arriver à l'entrée du parc ! C'est que ça se mérite dites donc ! Mais dès l'arrivé au poste de contrôle, on comprend pourquoi on a fait tout ce trajet ! Les fameuses tours se dévoilent au fond et nous appellent ! Deux circuits principaux pour le trek : le W qui se parcoure en environ 4 jours, et le O qui fait la boucle complète et nécessite environ 8 jours. Comme on est pas des rigolos, on a opté pour le O. Mais il faut pas trainer car le circuit O est censé fermer le jour de notre passage du col, dans 3 jours ! Le tout en tente, avec 10 jours de provisions et un « réchaud à sucre». |
Jour 2 : Campamento Seron - Campamento Los Perros (28km – 10h)
Mise en jambe agréable pour cette première journée. On traverse une espèce de savane où les guanacos remplacent les giraffes (Kaina, si tu nous lis;-) ). Les couleurs sont dorées et au fond les tours accrochent les nuages. Mais pas de pluie pour nous ! On a planté la tente à Seron et on a essayé de pêcher mais le poissons n'étaient pas de sortie...
Le deuxième jour on a maché tranquil pendant 3h jusqu'à un poste de garde où là le garde nous a vivement conseillé de marcher fort aujourd'hui pour aller jusqu'à Los Perros car la météo s'annonce compliquée pour faire la passe dans deux jours. Il nous conseille de le tenter demain. De là il ferme la porte de son cabanon et nous laisse manger sous la pluie... L'après midi a été assez... Longue ! Belle, mais longue, mais belle! On a vu notre premier gros glaçon flotté dans un lac, notre premier glacier du trek, et les couleurs des montagnes ! Elles se parent de jaune, orange, rouge : un automne comme on les aime !
Jour 4 : Campamento Paso – Campamento Paine Grande (21km – 8,5h)
Jour 5 : Campamento Paine Grande – Campamento Italiano (7,6km - 2h)
Passage du col : LA difficulté du parcours. On se lève avec une petite neige qui tombe sur le campement. On demande au garde si le passage du col est faisable : il n' pas l'air trop concerné, nous dit de tenter le coup et de faire demi-tour si on ne le sent pas. Puis il repart au chaud...
Le temps n'est pas trop mauvais, on file. Mais au fur et à mesure qu'on monte, la neige aussi monte ! Après 2h de grimpette, le vent se lève sérieusement ! Des bourrasques nous obligent à nous accroupir. Le vent est de face, il neige à l'horizontal et on se retrouve en plein blizzard ! Mais lunettes de soleil qui me protégeaient de la neige gèlent, on est obligé d'attendre parfois plusieurs minutes à côté d'un piquet de signalisation que la vue se dégage et nous permette de voir le prochain poteau ! On a pas fait les malins, l'heure restante pour atteindre le sommet a été éprouvantes voir flippante (dixit Adèle) et on comprend pourquoi c'est considéré comme difficile;
La on était vraiment en pente en agonie!
Mais dès qu'on passe le col le ciel se dégage, comme pour nous féliciter, et nous offre 15mn de répit avec une vue à couper le souffle sur le glacier Grey. Ca faisait longtemps qu'un paysage ne nous avait pas remué comme ça ! Le glacier est gigantesque, on ne voit le bout ni à droite ni à gauche, des reflets turquoises apparaissent : la récompense est sublime ! Mais de courte durée car il dès qu'on attaque la descente le temps se recouvre !
C'est aussi pendant cette accalmie qu'on s'est rendu compte que les mèches d'Adèle qui dépassaient du bonnet et ma barbe ont gelés (mais elle m'a bien protégée cette barbe: comme quoi ça sert pas que de garde manger). Ca doit aussi être pour ça qu'on dit: "en avril ne te découvre pas d'un fil"!
La nuit n'a pas été chaude et le quatrième jour on se réveille sous une couche de neige. Le vent souffle déjà pas mal et on est finalement content d'avoir passé le col hier car aujourd'hui les conditions là haut doivent être horribles ! D'ailleurs ils ont fermé le col hier soir...
La ballade le long du glacier est belle mais aurait méritée un peu plus de soleil. Quand on se retrouve face au front du glacier on se sent vraiment petit : il en impose le glaçon !
Adèle se sent en jambe aujourd'hui et nous décide de nous faire marcher un peu plus que prévu pour qu'on ai une journée de presque repos le lendemain.
Le camping de Paine Grande est très exposé au vent ! On a pu tester la solidité de notre tente qui a résisté a de belles rafales ! Par contre elle n'aura pas résisté aux souris... Plusieurs trous dans la tente et dans mon sac à dos rendent le réveil assez agité. J'ai du passé une bonne demi-heure à mettre du scotch sur les différents trous... Heureusement qu'aujourd'hui on a prévu qu'une petite journée. Au fur et à mesure que la journée avance le moral remonte : on se dit que c'est une leçon et qu'on va pas se laisser abattre par quelques petits (et grands) trous. Surtout que le lac à côté duquel on a campé est d'un turquoise !
Le vent souffle sur les plaines (merci Manau): la protection de sac d'Adèle s'envole et est arrêtée de justesse par un arbuste ! Sinon c'était direction le lac. Et aussi courageux que je puisse paraître je ne me serais pas mis à l'eau pour une poche !
Le soir on rencontre 2 couples de français adorables et amis : Amar & Kaina, Nicolas & Lise ! Et cette journée qui avait commencée assez rudement se termine de la meilleur des manière : les deux hommes sont cuistots de profession et nous régalent d'un cassoulet improvisé et d'un rizotto de pattes ! Le moral est définitivement revenu !
Jour 7 : Campamento Los Cuernos – Las Torres - Campamento Torres (22km – 9,5h)
Jour 8 : Campamento Torres – Las Torres - Hosteria Las Torres ( 12km – 5,5h)
Matinée 6 nuageuse. On a été accompagné toute la jounée par un petit crachin breton. Au moins on a pas pris une grosse pluie qui vous trempe jusqu'aux os ! Et les réparations de la tente ont tenues le coup !
Mais le décor blanc (nuages, neige sur les montagnes, rochers), contrastait magnifiquement avec la forêt rouge !
La septième journée : celle où il faut espérer ! Espérer avoir un temps suffisamment dégagé pour apercevoir les tours depuis le point de vue. Et on a été gâté ! Le soleil a été de la partie toute la journée, on a traversé de superbes parties boisées avec encore des couleurs d'été indien.
Et après une dernière heure à monter fort vers le point de vue : la récompense tant attendue : les fameuses Torres del Paine ! Ca valait bien le coup de faire ce chemin !
On est revenu le lendemain matin en espérant voir le levé de soleil sauf que le soleil jouait à cache-cache avec les nuages... On peut pas gagner à tout les coups.
La descente pour aller prendre le bus nous permet de profiter une dernière fois des vues que propose ce parc. J'ai même eu l'impression d'être dans les Pyrénées atlantiques en voyant les hommes à chevaux avec leur béret !
Les "tour de la paine" portent bien leur nom, on en a bavé, surtout à transporter 10 jours de mangeaille! Mais après 8 jours, 7 nuits, 2kg de musli, 6 trous dans la tente et 3 dans le sac on en a terminé! Et comme après chaque bon trek, on se demande : c'est quand le prochain !